Various

Dans les années 80, influencés par Kraftwerk et la new wave de type synthpop ou electropop à la Depeche Mode, voire par de funk et la house naissante, certains groupes industriels s'orientent vers des rythmes plus dansants. On parle alors d'electronic body music, une rencontre entre la musique industrielle et ces rythmes électroniques naissants des années 80, une branche donc du mouvement techno au sens large, par ses rythmes martiaux et obsédants. C'est en 1978, que le terme est utilisé par Ralf Hütter, membre de Kraftwerk, pour décrire le son plus physique de leur album "The Man-Machine". En 1980, les allemands de D.A.F. utilisent le terme "Körpermusik" (body music) pour décrire le son punk électronique du groupe. Des groupes comme Throbbing Gristle, Cabaret Voltaire ou Liaisons Dangereuses ne sont pas en reste par leurs influences majeures. Mais c'est en Belgique, pépinière de groupes spécialisés dans l´EBM, avec le premier single répétitif et lancinant "Body to Body" de Front 242 que le néologisme electronic body music devient le terme fondateur d'un nouveau style de musique industrielle. Leur musique combine des rythmiques dures et énergiques, des mélodies à base d´ordinateur, aux sonorités le plus souvent froides, et un chant vindicatif mais sans distorsion, avec des refrains scandés, parfois comparables à des slogans politiques. L'EBM a su évoluer, en s'imprégnant du courant synth-pop, de la techno et du métal, et il est réjouissant de constater que cette scène reste créative et dynamique, quarante ans après son apparition.
"Dancing in Darkness EBM, Black Synth & Dark Beats from the 80’s" est LA compilation regroupant quelques-uns de ces groupes qui ont changé l'histoire de la musique électronique, tant en terme musical qu’idéologique, politique ou esthétique. LA crème de LA crème, précurseurs et nouveaux venus, de cette scène qui déferla sur l'Europe et conquit la Planète. Des formations aux musiques basées sur des rythmes froids et mécaniques qui ouvrirent l’ère de ce que certains appelleront l’âge noir des machines qui sonnera le premier déclin de la musique rock. Mais que d’autres qualifièrent de machineries de joie !